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Le Tour de France de Jean-Marie BOCKEL fait étape dans le Var

La commission nationale indépendante de reconnaissance et de réparation des préjudices subis par les harkis instituée pour l’indemnisation DÉRISOIRE des Harkis, tout comme le contexte et les conditions dans lesquels elle a vu le jour, constituent certainement la mesure la plus indigne à l'égard des membres de notre communauté.

 

Tout autant indigne, la promotion exercée autour de cette commission.

 

Il y a en effet comme une impression de déjà vu, au constat du Tour de France entrepris par Jean-Marie BOCKEL, président de la commission d'indemnisation des Harkis.

 

A chaque dispositif démagogique mis en œuvre (groupe de travail, commission...), les protagonistes entreprennent une découverte du territoire et la rencontre des Harkis, révélant ainsi, en substance, le peu de maîtrise du sujet.

 

Si cette démarche révèle un certain amateurisme dans la prise en charge des réelles difficultés de la communauté Harkie, la manœuvre ne dupe personne.

 

On se souvient, pour n'évoquer que les récents, que le préfet CEAUX avait entrepris une tournée au quatre coins de la France, lors de la mise en œuvre du groupe de travail, dont nous avons d'ailleurs relevé l’inutilité, l'incongruité et la visée manipulatrice de l'électorat Harki.

 

C'est au tour de Jean-Marie BOCKEL, nommé à la présidence de la commission d’indemnisation par Emmanuel MACRON, d'entreprendre son « Tour de France » selon ses propres termes.

 

Cette tournée politique vient de faire halte dans le Var.

 

Il est vrai que notre département est emblématique sur le plan historique puisque pas moins de douze hameaux de forestage y ont été installés, où nos pères ont considérablement œuvré pour la préservation des espaces boisés du département de France métropolitaine le plus boisé naturellement.

 

 

Si cette visite avait été guidée uniquement par des motivations mémorielles, nous pourrions éventuellement nous en féliciter.

 

Nous ne sommes cependant pas dupes face aux objectifs poursuivis en filigrane par ce type de déplacement qui en devient outrancier.

 

Nous avons en effet été particulièrement irrités par les propos de M. BOCKEL qui s'enorgueillit du traitement de quelques 4008 dossiers sur les 23000 déposés par les membres de la communauté Harkie.

 

Ce qui nous choquent bien plus encore, est le montant de l’indemnisation allégué par M. BOCKEL : 8000 € !!!!

La somme est non seulement dérisoire, mais surtout cela est très largement contesté. Nombreux sont ceux en effet qui, après un temps d'instruction de leur demande considérable se voient au mieux accorder 2000 ou 3000 €, au pire, se voient refuser toute indemnisation !

Nous invitons donc le président de la commission à faire montre de plus de transparence et de fiabilité dans les chiffres annoncés. Que la liste anonymisée des bénéficiaires de cette indemnisation soit communiquée afin que chacun puisse prendre connaissance des réels montants. 

 

Nous le dénoncions dès l'initiation de cette mascarade mise en œuvre à travers les débats préalables à la rédaction de la loi, et plus fortement encore au constat des termes du projet de loi de reconnaissance et d'indemnisation : le Président de la République et ses bras armés ont décidé de solder la situation des Harkis par une indemnisation scandaleusement dérisoire !

 

Au-delà des chiffres, il faut tout de même mettre en exergue l’indécence du montant de cette indemnisation, et cela à plusieurs titres :

 

1) Circonscrire le préjudice au fait d’avoir vécu dans un des camps n’est absolument pas suffisant.

Il s’agit d’une mesure à minima. Le fait paradoxal si non immoral et inacceptable, est d'admettre et d'avoir conscience de l'existence d'un préjudice résultant des conditions de vie indignes dans les camps sans pour autant en tirer toutes les conséquences.

 

La communauté Harkie est dans l’attente d’une vision plus large et plus juste du préjudice, conforme à la réalité dramatique de la vie des Harkis.

 

2) Qu’en est-il de la perte de chance ? Le sort réservé aux familles de Harkis n’a pas permis à l’écrasante majorité de leurs enfants d’avoir toutes les chances de développer une scolarité et une carrière professionnelle à la hauteur de leurs potentialités.

 

La perte de chance est pourtant un principe du droit français. C’est une notion consacrée par la Cour de cassation et par le Code civil. Elle se caractérise comme étant la privation d’une probabilité raisonnable de la survenance d’un événement positif ou de la non-survenance d’un événement négatif.

La loi de reconnaissance et d’indemnisation aurait dû prévoir la réparation du préjudice lié à la perte de chance que cette vie dans les camps a engendrée, et non pas seulement le traumatisme lié au séjour dans les camps.

 

3) Qu’en est-il du préjudice des familles qui ont subi le décès prématuré de parents, enfants, sœurs et frères, décès résultant du parcage dans les camps, de la rudesse et l’indignité de ces conditions de vie ?

 

4) Qu’en est-il des atteintes subies par nos compatriotes en raison de leur appartenance à la communauté Harkie, les discriminations, les injures... Le texte est particulièrement taiseux sur ce point, et ne prévoit aucun régime spécifique de sanctions, ce qui est bien loin des beaux discours à ce sujet.

 

Ainsi, M. BOCKEL fait la promotion d'un dispositif qui est à mille lieues des besoins et des attentes de la communauté Harkie.

 

Mais que M. BOCKEL ne s'y trompe pas : le fait pour certains Harkis de la deuxième génération de présenter un dossier d’indemnisation ne résulte évidemment pas d'une adhésion à ce dispositif, il est seulement le reflet de la situation économique et sociale dramatique de certains membres de notre communauté qui paient encore aujourd'hui un lourd tribut tenant aux conditions dramatiques de vie qui leur ont été imposées et les conséquences psychologiques et matérielles.

 

Cette commission et le préjudice qu'elle prétend indemniser restent pour nous sans commune mesure avec la lourdeur du préjudice des membres de la communauté Harkie.

 

La loi indemnisation occulte complètement le massacre et l’abandon des Harkis en Algérie, les actes de tortures et de barbarie, et la qualification de crime contre l’humanité… tous les drames humains que notre communauté a subis.

 

C'est pourquoi nous continuons fermement à dénoncer l'indignité de ces mesures d'indemnisation, qui en aucune manière, ne peuvent être utilisées en solde de tout compte des préjudices des membres de la communauté Harkie !

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