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Guerre d'Algérie

Inédit : Un Harki témoigne 

Interview

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Le Conseil des Harkis du Var (CHV) : En tant que Harki, vous faites partie des milliers d’Anciens supplétifs ayant connu un vécu dramatique. Votre parcours, plus particulièrement votre arrivée en métropole diffère sensiblement du parcours infligé à la majorité des Harkis. Le Conseil des Harkis du Var a senti votre envie de raconter une part de votre histoire malheureuse, et celle des Harkis. C’est avec un certain honneur que nous publions votre témoignage.

 

En quelle année êtes-vous né ?

 

Bachir REZIGAT : Je suis né le 6 septembre 1940 à SETIF.

 

Le CHV : Dans quelle formation étiez-vous engagé ?

 

Bachir REZIGAT : J’étais engagé dans une SAS (Ndlr : Sections Administratives Spécialisées) de 1959 jusqu’à 1962.

 

Le CHV : Quel était votre rôle, vos missions ?

 

Bachir REZIGAT : Nous avions les mêmes missions que l’armée régulière : j’étais armé et je sortais en opération. J’étais affecté dans une commune qui s’appelle Ksar el Abtal.

Nous faisions des patrouilles de surveillance comme l’armée régulière, mais nous étions considérés comme les groupes mobiles de sécurité (GMS).

 

Le CHV : Comment étiez-vous logés ?

 

Bachir REZIGAT : Nous étions dans une caserne. Ceux qui avaient des familles étaient logés dans des petits établissements. Moi, je n’avais pas de famille sur place, elle était dans une autre ville.

 

Le CHV : Aviez-vous une solde ? Etiez-vous payés ?

 

Bachir REZIGAT : On était payés, mais pas régulièrement, mais c’était une somme dérisoire qui ne permettait pas de vivre normalement.

 

Le CHV : Est-ce que vous aviez un contrat, ou était-ce un engagement de vive voix ?

 

Bachir REZIGAT : On avait des contrats à signer pour 3 mois, 6 mois, même 1 an.

 

Le CHV : Quelle était la durée de votre contrat ?

 

Bachir REZIGAT : Je ne sais pas, je ne savais ni lire ni écrire, comme aujourd’hui, j’avais signé sans savoir ce que je signais. Simplement, le chef me disait « c’est pour trois mois » ou « 6 mois ». le dernier contrat je me souviens qu’il m’avait dit 6 mois.

 

Le CHV : Avez-vous des souvenirs marquants ? Des souvenirs que vous n’avez jamais oubliés ?

 

Bachir REZIGAT : Oh oui malheureusement ! J’ai plein de mauvais souvenirs, des traumatismes. Je ne pourrais pas vous raconter tout ce que j’ai vu, c’est trop douloureux.

Vous savez, au cessez-le feu, il n’y avait plus de loi, ni droit, ni rien. C’était à la tête du client. Ils vous attrapaient, que vous étiez engagé ou non, ils vous faisaient massacrer. Le simple fait de porter un treillis sans savoir si on a fait du mal ou pas, ils vous faisaient massacrer. Il y avait ceux qui avaient « la chance » de mourir vite, d’être seulement tués, et ceux qui étaient massacrés, égorgés dans la torture.

 

Le CHV : Quand vous dites « ils », de qui parlez-vous ?

 

Bachir REZIGAT : Ce sont les hommes du FLN et aussi beaucoup de civils du côté de l’Algérie.

 

Ils capturaient des personnes prises au hasard, et faisaient les juges et les bourreaux.

 

Moi j’étais avec mon beau-frère, c’était un caporal-chef dans la SAS où j’étais affecté également. Nous avons été capturés tous les deux, et emmenés dans un village.

Je garderai à vie ces images d’horreur par ces bouchers de FLN : ils ont ouvert en deux le crâne de mon beau-frère avec une hachette, et j’ai vu la moitié de la tête tomber sur le sol. Le mari de ma sœur tué sous mes yeux dans des conditions qu’on ne réserve même pas aux animaux.

 

A la minute même où mon beau-frère était assassiné, j’ai été agrippé et jeté dans un véhicule militaire. J’étais assommé de douleur par la mort atroce de mon beau-frère, en pensant à ma sœur et au reste de ma famille, imaginant que peut-être ils avaient subi le même sort.

J’étais aussi terrifié, car je me demandais quand allait arriver mon tour et dans quelles conditions j’allais mourir.

 

J’ai été conduit dans une sorte de ferme. C’était un camp où il y avait beaucoup de monde, peut-être 300 ou 400 personnes. La vie dans ce camp a été terrible, nous étions sans cesse maltraités, frappés à coup de crosse sans raison, et au hasard des regards. Sans évoquer la faim, et l’hygiène, car j’ai honte.

Le plus dur à vivre était de se demander à qui venait le tour, car tous les jours ils venaient en chercher un certain nombre, 4, 5, ou 10, pour les mener à l’abattoir et bien sûr les tuer.

 

Le CHV : Ils leur faisaient subir des tortures ?

 

Bachir REZIGAT : Oh oui ! Ils étaient sans pitié et on pouvait voir qu’ils prenaient plaisir à tuer. Je me souviens d’un homme en particulier qu’ils avaient ramené d’une autre région, et qu’ils ont tué qu’avec des coups de bâton. Le plus souvent, ils égorgeaient avec des couteaux, car ils disaient qu’il ne fallait pas les tuer avec une balle ça coûte trop cher. Une balle valait plus qu’une de nos vies.

 

Le CHV : Combien de temps êtes-vous resté dans ce camp ?

 

Bachir REZIGAT : J’y suis resté pendant 7 mois. Vers la fin, j’ai retrouvé un ami qui s’était engagé dans un autre établissement que le mien. Nous n’en pouvions plus de ces conditions de vie, mais surtout de cette terreur et de vivre dans l’attente d’être torturé et tué.

Nous avons commencé à réfléchir à notre évasion.  Le choix était assez évident, soit nous étions pris, et nous serions tués, ce qui abrègerait nos souffrances, soit nous pouvions réussir et espérer être libres.

Restait à décider de notre trajectoire. Mon ami voulait aller se cacher dans la montagne, j’ai refusé car je préférais aller à Alger et tenter de prendre l’avion. C’était prendre un gros risque car ça pouvait être la fin de nos jours. Mais de toute façon, là où nous étions, ce n’était qu’une question de jours avant d’être tués, de plus dans des conditions atroces.

 

Le CHV : Avez-vous subi des tortures ?

 

Bachir REZIGAT : Les tortures, ce sont des blessures graves qui ne guérissent pas, mais dans la gravité, elles le sont moins que les mots. Nous subissions tout le temps des insultes car nous avions choisi la France. Le plus dur est que nous ne pouvions rien dire car la France nous a trahis, elle a laissé des hommes qui étaient avec elle. Elle a laissé ses fils, les enfants de la France. Il y avait même des soldats de l’Indochine, des hommes, des gaillards, de glorieux soldats, réduits au néant par le FLN et surtout par la France qui les a laissés là-bas aussi.

Insultés, et trahis, nous étions moralement détruits.

 

Le CHV : Vous gardez des images de la torture ?

 

Bachir REZIGAT : Les tortures ? Elles ont été faites à 150.000 Harkis qui ont été égorgés avec des couteaux et tués à coup de hache.

Oui, j’ai vu des gens tués à la hachette comme mon beau-frère. J’ai vu un homme entièrement mis à nu devant nous, et charcuté avec des lames de rasoir. Ils finissaient en lui versant du goudron chaud sur tout le corps. C’était le type de torture que faisant les hommes du deuxième bureau.

 

Le CHV : Qu’est-ce que vous entendez par « deuxième bureau » ?

 

Bachir REZIGAT : Ce sont des hommes qui mènent des enquêtes, cherchent la moindre information et torturent les gens pour les faire parler. C’étaient des hommes du FLN ou même des civils.

Les Harkis ont beaucoup payé, les tortures étaient atroces que je ne peux pas vous décrire tellement elles sont horribles et humiliantes.

Mon beau-frère a été tué comme un chien, à coup de hachette…

 

Vous savez, le 19 mars, les algériens du FLN ont fait la fête et se sont sentis tout permis. Les horreurs les plus immondes. Quand ils ne tuaient pas, ils frappaient avec tout ce qu’ils avaient sous la main. Leurs habitudes étaient de nous frapper, à tout moment, avec leur crosse. Quel que soit leur ordre, ils l’accompagnaient de coups de crosse.

 

Le CHV : Chaque Harki avait ses raisons de s’engager, et vous, comment vous êtes-vous engagé ?

 

Bachir REZIGAT : C’est difficile à expliquer, mais globalement, on sentait bien que si on ne s’engageait pas, on serait confrontés à d’énormes problèmes. On était face à la mort, et notre seule issue était de s’engager.

Et puis, mon beau-frère faisait partie d’une SAS, donc je me suis engagé avec lui. L’engagement des Harkis s’est fait famille par famille, ville par ville.

Il y a une vérité qu’on ne dit pas assez, c’est que les gens voulaient également sauver leur famille. Ils n’ont fait aucun mal, ils ont dû se défendre, et en voulant se défendre, ils étaient forcément du côté de la France et la défendait.

 

Par contre, lorsque nous avons demandé nos droits pour avoir défendu la France, personne ne nous a défendu.

 

Le CHV : Comment avez-vous fait pour rejoindre la France ?

 

Bachir REZIGAT : J’étais emprisonné pendant 7 mois, d’avril à octobre 1962. Je me suis évadé de la prison en octobre 1962. On a réussi à atteindre l’aéroport à Alger.

 

Le CHV : Racontez-nous votre évasion ?

 

Bachir REZIGAT : J’étais accompagné d’un ami. (Je ne sais pas ce qu’est devenu mon ami depuis).

Dès que nous avons quitté le camp, nous avons suivi un périple semé d’embûches et de terreur, tant nous avions peur d’être repris à tout moment, « l’ennemi » pouvait se trouver derrière chaque recoin ou derrière le lieu le plus banal. Nous avons d’abord réussi à atteindre Bordj Bou Arreridj, et avons réussi à attraper un train pour rejoindre Alger. Nous avons fait halte dans un village, et plutôt que rester dans l’attente, nous avons décidé de prendre un taxi clandestin qui nous a conduits vers l’aéroport.

 

Une fois arrivés, nous sommes restés dans les halls de l’aéroport guettant le moindre mouvement. Il est bien sûr impossible de dormir, toute la nuit nous étions sur le qui-vive. Dès que l’on voyait quelqu’un, on se disait c’est pour nous, on vient nous chercher.

 

Jusqu’au matin, à 6h45, où il a été annoncé un avion pour Marseille. On a demandé à prendre l’avion. Et là, nous avons eu une chance incroyable, il n’y a pas eu de contrôle. Aujourd’hui encore je me demande pourquoi. Nous avons réussi à prendre l’avion et nous avons atterri à Marseille. Une fois arrivés, nous avons a pris le train jusqu’à Paris.

 

Le CHV : Vous avez donc réussi à rallier la France par une voie surprenante.

 

Bachir REZIGAT : Oui en effet, cela est surprenant, mais en même temps, nous avions pris des risques tellement gros, que nous avions envisagé la mort plutôt que la liberté.

 

Nous avions échappé à la torture et à la mort, mais nous étions loin de nous douter que nous attendait la misère.

 

Le CHV : Quel a été votre parcours une fois arrivé à Paris ?

 

Bachir REZIGAT : Nous sommes restés près de Paris, à Argenteuil. Je croyais avoir fui les insultes en Algérie, j’ai trouvé un autre type d’insulte.

Partout où je passais, j’entendais les gens se plaindre de l’arrivée des Harkis et des Pieds-noirs.

 

Le CHV : Vous n’avez donc pas trouvé de refuge ?

 

Bachir REZIGAT : C’était impossible. Il y avait d’abord le rejet envers les Harkis. Et puis, en 1962 c’était très difficile de trouver un logement surtout dans notre situation.

En plus, il faisait un froid terrible, les bateaux collaient dans la glace, il y avait tellement de gel qu’aucun bateau ne naviguait dans la Seine.

L’hiver 1962-1963 était terrible. Mon ami et moi nous avons cherché désespérément un endroit pour nous loger. Nous avons erré dans les rues comme des clochards.

Nous avons fini par prendre des sacs pour nous envelopper et dormir dans les champs ou jardins à Montmorency et dans des bâtiments désaffectés.

 

La misère et le froid m’ont provoqué des maladies, comme de graves affections de la peau. J’avais également l’estomac perforé à force de penser et de me préoccuper. Je ne cessais de penser à mes parents, à mes frères restés là-bas, ne sachant s’ils ont survécu et les imaginant se faire égorger par le FLN. Je pensais fortement à ma sœur, à l’assassinat de son mari, ces images atroces que je garde en horreur depuis, ma sœur qui a été recueillie par ma mère, car elle avait été chassée de sa maison sans pouvoir dire un mot.

 

Un jour, alors que nous dormions dans l’un des champs, le propriétaire est venu nous chasser en menaçant d’appeler la gendarmerie en disant « on ne veut pas d’arabe chez nous ». Nous avons immédiatement pris nos sacs et avons débarrassé le terrain. Même dans la misère, nous étions insultés et chassés.

 

 

Cette misère venait aussi du fait que nous ne savions ni lire ni écrire. Nous ne pouvions pas demander de l’aide aux administrations, à la mairie, nous étions restés dans la terreur. Nous avions aussi peur de ce rejet que nous avions constaté. Vu comme les Harkis étaient accueillis, nous avions peur de tout contact avec l’administration et le risque de se voir renvoyer en Algérie.

 

Il ne faut pas oublier qu’en 1962, nous étions rejetés par les Français, d’où notre peur permanente. Les Français comme De Gaulle, ne voulaient pas entendre parler des Harkis, ils voulaient qu’ils restent là-bas.

Je garde en mémoire ces images de ces Harkis en Algérie qui courraient pour monter dans les camions Français pour être rapatriés, et ces Français qui leur donnaient des coups de pied et des coups de crosse pour qu’ils ne montent pas dans les camions. C’est honteux. Jamais je n’oublierai ces images.

 

Le CHV : Comment avez-vous pu vous en sortir ?

 

Bachir REZIGAT : La période de misère a été longue. J’ai d’abord pu commencer à travailler dans une usine. J’ai réussi à tenir un peu moins d’un an. L’usine faisait la fabrication de moules de 45 kg que je n’arrivais pas à soulever tellement j’avais maigri, perdu toutes mes forces et accumulais les maladies. Jusqu’au jour où le contre-maître a décidé que je ne pouvais plus continuer à travailler.

 

Ensuite, j’ai réussi à travailler dans le bâtiment. Et là, j’ai pu dormir dans les baraques de chantier (Ndlr : Algeco). Vu ce que j’avais vécu jusque-là, ces baraquements étaient le Paradis. Vraiment le paradis, et je sortais enfin de la misère. Même si la difficulté du travail, la douleur morale et le rejet étaient là, je n’étais plus enveloppé de mes sacs dormant dans les champs sans vraiment réussir à trouver le sommeil.

 

Le baraquement me permettait aussi de me cacher. Peu à peu je me suis isolé, car je ne voulais pas entendre ce que l’on disait de mal sur les Harkis. Je préférais me cacher que d’être accusé de traitre d’un côté, et de l’autre, sentir le rejet et la trahison dans le regard des ceux pour qui nous nous étions battus, protégé leurs familles, et à cause de qui nous avons tout perdu.

 

Rejetés des deux côtés, mais surtout trahis et rejetés par la France, qui elle, avait et a toujours une dette envers nous. Dès cette époque, le comportement de la France était inadmissible, honteux !

 

Quand on portait la tenue et le fusil, on était aimés des Français. Une fois la tenue enlevée par la France elle-même, nous n’étions plus rien et plus grave, nous étions rejetés.

 

Le CHV : Vous avez toujours travaillé dans le bâtiment ?

 

Bachir REZIGAT : J’ai passé toute ma vie dans le bâtiment, malgré toutes ces difficultés, j’ai réussi à devenir grutier. J’ai également construit une famille, je me suis marié avec une Parisienne, et j’ai une fille qui a aujourd’hui 43 ans, et deux petites filles.

 

Le CHV : Avez-vous des photos qui racontent votre histoire ?

 

Bachir REZIGAT : Je n’ai rien d’anciens, de l’époque où j’étais en Algérie, car quand je me suis évadé, ma mère a brûlé tous les papiers et les photos pour que le FLN ne les trouve pas. Nos anciens étaient naïfs et ils avaient peur.

 

Le CHV : En dehors de ce passé extrêmement douloureux, quel sentiment vous anime aujourd’hui ?

 

Bachir REZIGAT : Un grand sentiment de trahison et d’abandon, pas uniquement en Algérie, je veux parler de nos conditions en France. Je n’ai jamais été informé de mes droits d’ancien Harki. En ne sachant ni lire ni écrire, la France aurait dû accomplir son devoir d’information, et ne pas chercher à les cacher et à me léser.

 

Le CHV : Vous avez donc le sentiment d’avoir été doublement trahi ?

 

Bachir REZIGAT : J’ai été doublement trahi, d’abord là-bas. Et bien que j’aie risqué ma vie pour rejoindre la France, elle m’a trahi ici une fois arrivé sur le territoire. Je ne cache pas mon amertume, je suis prêt à le dire personnellement au Président Macron, lui dire combien je suis en colère même après tant d’années de la trahison de la France. En colère la France a profité de notre ignorance (Ndlr : illettrisme) et notre impuissance.

Et maintenant…beaucoup de Harkis sont morts !!!

 

Le CHV : Si vous aviez un message aux enfants de Harkis, quel serait-il ?

 

Bachir REZIGAT : Je leur dirais qu’il ne faut pas qu’ils oublient le sang versé par leurs pères.

 

Il ne faut pas qu’ils oublient les souffrances de leurs pères. Je n’ai pas pu revoir ma mère qui est morte aujourd’hui. Avant sa mort, elle a pleuré des jours entiers dans l’espoir de me revoir, jusqu’à ce qu’elle meure. Elle est morte en pleurant de ne pas me revoir. Je n’ai jamais pu la revoir depuis 60 ans. C’est irréparable, tout l’or du monde ne pourra réparer cette blessure.

 

Je dis aux enfants de Harkis qu’ils soient des HOMMES. Qu’ils défendent le sang versé par leurs pères et le sens de leur combat.

 

Je suis malheureusement vieux maintenant, si j’étais jeune, je ne resterais pas ici plus de 24 heures. Beaucoup de Harkis sont partis au Canada, car De Gaulle disait ne pas vouloir de « ces gens ».

Kennedy avait d’ailleurs proposé d’accueillir les Harkis en Amérique, alors la France a finalement décidé d’en garder quelques-uns, mais pour finalement en faire des esclaves.

 

Le CHV : Quels sont vos souhaits pour l’avenir ?

 

Bachir REZIGAT : Je suis bien décidé à me battre comme un lion. Je vais saisir un avocat pour défendre mes droits bafoués, et même si je ne parviens pas à obtenir gain de cause, je me défendrai jusqu’au bout, et je saisirai les journalistes pour qu’ils disent combien la France nous a méprisés et continue de nous mépriser.

 

Pourquoi ce mépris ? Ces injustices envers les Harkis ? D’autres catégories de population ont été indemnisées, nos compatriotes Pieds-noirs, les juifs, les Arméniens… ont obtenu leurs droits, et tant mieux. Mais pour ce qui nous concerne, on a profité de notre impuissance (Ndlr : illettrisme notamment) pour nous léser.  

 

C’est tout le combat que doivent mener nos jeunes, nos enfants et petits-enfants qui savent se défendre. Qu’ils s’unissent et je suis sûr que la France payera sa dette envers nous.

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